Leko, naissance d'un guerrier

Etait-ce un cauchemar ? Je l’espérai.

Je viens de me réveiller d’un sommeil plus long que la normale, je ne sens plus mes membres, un voile épais couvre ma vue, une odeur de bois brûlé persiste ; où suis-je ?

Une porte s’ouvre, j’entends enfin la voix de mon oncle Argol.
<<Leko ? dieu merci, tu es enfin réveillé>>

En effet, mon nom est Leko et ceci est mon histoire.

Je suis né il y a vingt-trois ans au milieu d’un hiver rude, apportant de la chaleur et du réconfort à ma mère dans une maison bien vide avant cela.

Ma mère m’a élevé seule loin de tous, en pleine montagne, comme si le désir de fuir le monde extérieur était une nécessité.

Je n’ai jamais connu mon père et ma mère ne m’en a jamais parlé, évitant le sujet.
Mon oncle a rempli ce rôle parfaitement ; il vivait dans un village à trois kilomètres de là et m’a appris tous ce que je sais aujourd’hui.

Argol l’armurier, cet homme n’a cessé de s’occuper de moi, m’apprenant l’art de façonner les armes et me transmettant les vertus essentielles des guerriers.

Enfant, je n’avais qu’un ami ; le fils d’une famille proche de mon oncle, cet enfant se nommait Isamu.

Nous étions inséparables, ayant les mêmes centres d’intérêts, la même mentalité et une ressemblance physique frappante.

Bien que plus jeune de trois années, il était aussi doué que moi l’arme au poing et possédait des qualités de leader incontestables.

Nous avons du nous séparer un peu plus tard, lui ayant décidé de mener à bien sa quête de combats contre les forces du mal sur les terres argentées et moi devant m’occuper de ma mère et de notre maison.

Un beau jour, alors que j’étais parti dans la forêt chercher du bois, le ciel s’assombrit peu à peu, les oiseaux s’envolèrent brusquement des arbres m’entourant, comme si une chose horrible approchait.

Soudain, j’entendis retentir le cri de ma mère, c’était un cri d’horreur, il hante encore mes nuits.

Je couru plus vite que je ne l’avais jamais fait auparavant ; la maison est en vue, des flammes plus hautes que les arbres l’entourent.

Arrivé sur les lieux, le corps sans vie de ma pauvre mère jonche le sol devant cette créature.

Le genre de créature que l’on ne voit pas mais dont on entend les histoires terrifiantes, destinées à faire peur aux enfants.

Des flammes, un anneau unique, une apparence diabolique ; aucuns doutes, un balrog me fait face.

Ce fut mon dernier souvenir.

Mon jour n’était pas arrivé, le destin en a voulu autrement.

Je me suis remis peu à peu de mes blessures , une année passa puis ce jour arriva.



<<Leko, que t’as dit ta mère au sujet de ton père ?>>
<<Elle ne m’en a jamais parlé mon oncle>>
<<Je connais ton père et toi aussi tu le connais>>
<<Pardon ?>>
<<Ne lui en veut pas, elle a voulu te protéger>>
<<De quoi ?>>
<<Des gens, du qu’en dira-t-on>>
<<Qui ?>>
<<Ta mère a connu un homme étant jeune, mais celui-ci ne convenait pas à tes grands-parents ; alors ils ont été contraints de faire leur vie chacun de leur côté.
Seulement, ta mère est tombée enceinte ; ils ont alors fait en sorte de l’éloigner du village pour éviter les foudres de la population.
Ta ressemblance avec ton ami Isamu a toujours rendu sceptiques les villageois.
Leko, ton père est le même que celui d’Isamu , Orval et seul moi et toi sommes au courant aujourd’hui.
Il ne le sait pas, personne ne le sait et personne ne doit le savoir, tu m’entends ?
Promets le moi !>>

Cette nouvelle me choqua profondément, mon père était à deux pas de moi durant toutes ces années et mon ami n’est en fait que mon demi-frère.

Mon seul désir est désormais de rejoindre ma seule famille, mon frère et de combattre à ses côtés, le destin l’a voulu.

Après une nuit agitée, le lendemain matin, je pris mes affaires et décidai de dire au revoir à mon oncle.

<<Leko, tu es sûr de toi ?>>
<<Oui, mon oncle.>>
<<Soit, ce moment me fait penser au jour où ton frère nous a quitté.
Bref, ne faisons pas de discours, ni de scène d’adieu déchirante.
Je te donne cette armure, elle m’a appartenue autrefois, elle te protègera et dissimulera tes cicatrices.
Je t’aime mon petit, embrasse ton frère de la part de son vieil oncle.>>
<<Leko !>>
<<Une dernière chose ; garde toujours la tête haute, même devant la mort. Ne sois pas inquiet, tu vas le trouver et un jour arrivera, tu vengeras ta mère, crois moi.>>

Et je parti d’un pas décidé vers l’inconnu.